mercredi 19 octobre 2016

Nos parents que nous connaissons parfois si peu...

En fait, nous connaissons très peu nos parents, et lorsqu'ils ont la bonne idée de laisser des écrits parlant d'eux, de ce qu'ils aimaient, de ce qu'ils étaient, nous découvrons parfois, surpris, une facette d'eux que nous ne connaissions pas. Nous nous rendons compte qu'en plus d'être nos parents (car pour les enfants les parents sont les parents point final), ils ont aussi été des êtres dotés d'un monde intérieur que nous étions loin de nous imaginer. C'est lorsque nous devenons adultes que nous avons envie d'en savoir un peu plus sur eux. Peut-être parce que nous nous posons la question de savoir ce que pensent de nous nos enfants et s'ils nous connaissent vraiment. Nous devrions laisser des écrits parlant de nous à nos enfants, je pense que c'est important, des écrits qu'ils liraient quand ils en ressentiraient le besoin. Ce que j'ai fait en lisant les carnets de mon père,  ce père que j'ai si peu connu puisque je n'avais même pas 14 ans lorsqu'il est mort. Grâce à ces carnets, j'ai découvert qu'il avait un monde intérieur très proche du mien, cela je vous l'ai déjà dit, mais j'ai découvert aussi une partie de lui que je ne connaissais pas. Je sais maintenant que cet homme, si sérieux, si peu bavard, si lointain parfois, était également un être passionné, aimant et vibrant devant les belles choses, devant la Beauté, de quelque nature qu'elle soit. Et j'en suis infiniment heureuse, et pour lui, et pour moi...

21 commentaires:

  1. Moi, ce que j'aurais aimé, c'est l'impossible.
    J'aurais aimé connaitre mon père lorsqu'il n'était qu'un enfant, savoir ce qu'il a subi ou fait subir, sa place dans la fratrie, l'affection ou le désamour, l'indifférence ou l'intérêt, que lui témoignaient ses parents, ses frères, ses sœurs.
    Était-il sage, turbulent, calme, violent, doux, querelleur, taciturne, aimant ?
    J'aimerais comprendre.
    Mais qui sommes nous, Françoise ?
    Sommes nous définis par nos actes, nos pensées, les deux, plutôt les premiers que les secondes ?
    Quelle période nous définit ? L'enfance, la jeunesse, la maturité, la fin de vie ? Celle où
    nous sommes parents ? grand-parents ?
    Faut-il en faire une synthèse ? Cette synthèse est-elle possible ?
    Je n'ai pas vraiment de réponse.

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    1. A une certaine période de notre vie, nous avons peut-être été confiants en la vie, aimants, sereins, et suite à des accidents de la vie, de santé, ou autres, nous sommes devenus aigris, amers, méchants. Mais cela a pu être aussi dans l'autre sens. A chaque période de la vie, nous avons pu être différents, et c'est vrai qu'une synthèse n'est guère possible. Mon père écrivait ses carnets depuis tout jeune, j'ai pu suivre ainsi, année après année, son évolution, ses changements, ses doutes, ses peurs, etc. Et ce que j'ai appris de lui, c'est qu'il a toujours été un passionné, un homme d'une sensibilité extrême et qu'il aimait ce qui était beau.
      Merci pour ton commentaire, Rom. Belle fin de journée, bises.

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    2. "Sommes nous définis par nos actes, nos pensées" ? Il est bien difficile de répondre à cette question, Rom, car nos actes ne correspondent pas toujours à nos pensées, nous ne faisons voir de nous que ce que nous voulons faire voir, mais ce qu'il y a réellement au fond de nous ne sera peut-être jamais connu des autres. Et ces autres se forgeront parfois une idée complètement fausse de nous, se contentant de juger juste ce qu'ils auront vu, ou du moins ce que nous leur aurons permis de voir.
      Vaste sujet sur lequel on pourrait en dire encore, et encore...

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  2. Bien sûr c'est important de pouvoir connaitre "de l'intérieur" nos parents, et s'ils laissent des écrits ce peut être tout un monde à découvrir. Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que, lorsque c'est possible, c'est bien mieux de pouvoir en parler de vive-voix.
    Mon père ne s'est jamais ouvert de son monde intime. Je pense qu'il ne laissera pas d'écrits et je n'aurai donc eu de lui que ce qu'il aura bien voulu dévoiler de son vivant. Ma mère a toujours beaucoup parlé de son monde intérieur, ainsi que de son enfance. Je sais aussi qu'elle a tenu toute sa vie un journal… que je pourrai sans doute lire après sa mort. Y apprendrais-je quelque chose de nouveau ? Certainement, mais probablement rien de totalement insoupçonné.
    Moi-même je tiens un journal depuis mes 15 ans, poursuivi sur internet (hors blog). Mes enfants disposeront donc, normalement, d'un impressionnant volume d'écrits et de correspondances. Liront-ils tout cela ? Y apprendront-ils quelque chose d'inattendu ou d'éclairant ? Peut-être… mais je persiste à penser que ce qui compte c'est ce qui s'échange dans le "vivant".

    Merci pour cette intéressante réflexion, Françoise :)

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    1. Bonjour Pierre
      Oui, je suis d'accord avec toi, échanger dans le "vivant" est sûrement mieux. Avec mon père, cela n'a pas été possible puisqu'il est mort alors que j'étais une gamine. Avec ma mère, j'aurais pu, elle est morte il y a 14 ans, mais sans doute qu'à l'époque je n'avais pas ce besoin de savoir. Je le regrette d'ailleurs, je pense que nous aurions pu parler de plein de choses la concernant, elle et aussi mon père. J'ai un gros regret, mais bon. Et puis peut-être n'aurait-elle pas aimé en parler, après tout, je ne sais pas. Elle, par contre, n'a rien laissé comme écrits. J'ai juste retrouvé les lettres qu'elle écrivait à mon père alors qu'ils étaient jeunes fiancés, c'est charmant à lire d'ailleurs. :-)
      Belle journée à toi, Pierre, et merci de ta visite et de tes mots.

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  3. Françoise, j'ai été touché par ton post.
    C'est exactement ce que je ressens ces derniers temps.
    Ton billet m'a fait versé une larme.
    Une larme de joie.
    Je suis assez pudique. Mais je pense qu'un jour je ferai un billet, un billet exactement comme je crois comprendre ce que tu décris dans le tien.

    Avec tes posts et les textes que tu m'as envoyé en MP, je les prends avec une grande bouffée d'oxygène.

    Merci mon amie.

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    1. Bonsoir Pascal
      Tu sais, je suis assez pudique moi aussi, mais j'ai besoin d'écrire ces mots, tous ces mots, car cela me fait beaucoup de bien, ils me permettent souvent d'évacuer un trop plein d'émotions. Aussi, je suis heureuse que ces mêmes mots te fassent du bien à toi aussi. Tu écriras ton billet lorsque tu sentiras que c'est le bon moment, il ne faut pas te forcer, un jour tu verras, les mots couleront d'eux-mêmes, ne les brusque pas. (sourire)
      Merci à toi aussi pour tes mots, ils me touchent également.
      Je t'embrasse.

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  4. C'est un beau billet Françoise et que je lis avec émotion. Cet été ma Maman nous a fait lire le récit de da vie d'enfant et de jeune fille puis femme, retranscris par l'un de ses petits enfants lors de séances hebdomadaires devenues des rendez-vous réguliers. Comme tu l'écris si justement "ces récits des êtres dotés d'un monde intérieur que nous étions loin de nous imaginer".
    Une bien belle Note. Je t'embrasse

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    1. Quelle bonne et jolie idée a eue ta maman de se raconter ainsi à l'un de ses petits-fils, et ensuite d'en faire profiter toute la famille !
      Eh oui, nous connaissons parfois très mal la vie de nos parents, grands-parents. Ces écrits nous permettent de mieux les connaître, de mieux les comprendre et parfois de les aimer encore plus fort.
      Belle fin de semaine à toi, Louis-Paul. Je t'embrasse moi aussi.

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  5. Je me réjouis pour toi de te savoir heureuse en lisant ce que ton père a laissé d'écrits... il me semble que ce bonheur là n'a pas de prix... ses mots doivent être comme des bras qui t'enveloppent chaleureusement.
    Belle lecture auprès de ton père...

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    1. Oui, El Linda, et tu le dis joliment bien. Merci. :-)
      Je t'embrasse.

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  6. Une chance de trouver des carnets... Certaines familles brûlent, détruisent, de peur qu'on sache des choses qui souvent ne dérangeraient même pas. Mais je connais l'émotion que tu décris. Nous avons demandé à notre père de jeter sur papier tous les souvenirs qui lui revenaient quand ils revenaient. Il l'a fait. Parfois plusieurs fois pour le même souvenir :) ... Mais c'est beau de savoir ce qu'ils ont aimé, retenu, pensé. J'ai aussi une lettre de ma mère à son professeur de dessin, où elle se désole de ne pas arriver à dessiner je ne sais plus quoi. Elle s'exprime autrement qu'elle ne le faisait avec nous, des mots mieux choisis, plus d'attention à son orthographe (qui était merveilleuse en comparaison à ce qui est normal aujourd'hui, mais pas vraiment "top"! :) ), à la tournure de ses phrases. J'aime beaucoup cette lettre!

    Merci d'avoir abordé ce sujet!

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    1. J'ai également des lettres que mon père échangeait avec l'un de ses frères. Et aussi des lettres qu'il recevait de sa petite fiancée, de ses soeurs, d'autres membres de sa famille et aussi des amis. J'ai passé plusieurs jours à tout relire, ainsi que les carnets. Sur ces derniers, il parle aussi de la guerre de 39-45, de quartiers qui ont été démolis près de chez eux, de l'ambiance du moment, c'est très intéressant. Je me demande si je ne devrais pas en faire un livre.
      Beau week-end à toi, Edmée, et merci pour ton commentaire.

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  7. Mon frère et moi disposons d'énormément de lettres de nos parents décédés il y a bien longtemps. Leurs lettres d'amour, que l'on a mis du temps à oser lire. ma mère écrivait énormément et conservait ses brouillons.
    Je n'ai qu'une seule lettre de mon père. Une lettre d'engueulade !…
    En relisant tout cela j'ai appris énormément. Et aussi toutes les lettres que mes parents ont reçus suite à mon accident de santé à 12 ans. En ce temps là on s'écrivait…
    mes enfants auront au moins… les bouquins que j'ai écrits…
    et puis j'ai effectué une sélection de textes de mon journal personnel que je transmettrai. Pour le reste tout est déjà détruit.

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    1. Oui, ils auront les bouquins que tu auras écrits, Alain, et les textes de ton journal, ce sera déjà beaucoup, et je suis sûre qu'ils en seront heureux. Tout comme nous le sommes, nous, lorsque nous lisons les lettres de nos parents. J'ai même retrouvé des lettres de mes grands-parents, et d'une tante à mon père qui était soeur et qui vivait au Japon à Nagasaki, ville tristement connue pour avoir été la deuxième cible des bombes atomiques de la fin de la guerre en 1945. Ma grande tante était déjà décédée à cette époque. J'ai donc retrouvé deux lettres qu'elle avait écrites sur du papier tout fin, du papier de riz. C'est passionnant, je trouve, de pouvoir visiter le passé grâce à toutes ces correspondances.
      Merci pour ton commentaire, Alain. Passe un beau dimanche.

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  8. Une très belle analyse, à un certain moment de notre existence nous avons besoin de remonter le temps et de savoir pour mieux se connaitre soi même!

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    1. Exactement, Alezandro, pour mieux se connaître soi-même !
      Bonne soirée, merci de ta visite.

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  9. C'est une chance de pouvoir lire ces écrits de ceux que nous aimons...C'est vrai, nous connaissons très mal nos parents

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    1. Oui, c'est une chance, Gazou, j'en suis consciente. :-)
      Bonne soirée.

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  10. Je me dis que mes enfants aimeront lire ce que j'écris sur mon blog, plus tard.parce que j'y suis vraiment moi, sans artifice ni affectation Alors j'imprime soigneusement chacun de mes billets.
    Ton billet me parle énormément, tu imagines, mon père était si secret... mais je suis sûre que ma mère a gardé des tonnes de souvenirs dans ses boîtes. Je ne m'autorise pas à les lire pour l'instant. mais je sais que j'aurai la réponse à certaines énigmes.
    je t'embrasse affectueusement, merci pour ce beau sujet de réflexion.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. C'est vrai qu'il faut parfois attendre la disparition de nos parents pour apprendre à les connaître vraiment, mais après tout, ce n'est peut-être pas plus mal.
      Tout comme toi, je pense que lorsque mes enfants prendront le temps, ou auront envie de lire mes blogs, ils aimeront ce qu'ils liront. Mais ils ne seront guère étonnés je crois, car ils me connaissent déjà bien, au moins sur certains points.
      Je t'embrasse moi aussi, chère Célestine.

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Merci pour vos petits mots que j'apprécie infiniment.

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